La céramique de la Grèce de l’Est
1. Introduction

La Grèce de l'Est désigne, dans le vocabulaire des céramologues, les côtes de l'Asie Mineure et les îles avoisinantes de Lesbos, au nord, à Rhodes, au sud. Cette région, dont le cœur est l’Ionie, est une des plus brillantes du monde grec à l’époque archaïque. Elle est le terreau de l’épopée homérique, de la philosophie présocratique et de créations artistiques majeures dans le domaine de l’architecture et de la sculpture ioniques. Quant aux ateliers de potiers, ils se sont illustrés, de façon plus humble, dans la production d’amphores de commerce, de vases à boire et de vases à parfum. On leur doit aussi la création d’un style animalier spécifique, le style de la chèvre sauvage, qui tire son nom de l’animal le plus représenté : l'égagre (Capra aegagrus). Classé à juste titre parmi les styles orientalisants qui naissent en Grèce au VIIe siècle, le style de la chèvre sauvage adopte l’esprit des frises répétitives et la mode qui consiste à tapisser le champ du vase d’éléments de remplissage, inspirés des broderies orientales. Cependant, les emprunts directs et précis sont rares. Ce style original, né au cours du second quart du VIIe siècle et qui se prolonge dans la première moitié du VIe siècle, se décline en de nombreuses variantes locales: à Milet, en Ionie du Nord, en Éolide, dans la Doride de l'Est et même dans les territoires indigènes de Carie et de Lydie.

La Grèce de l'Est désigne, dans le vocabulaire des céramologues, les côtes de l'Asie Mineure et les îles avoisinantes de Lesbos, au nord, à Rhodes, au sud. Cette région, dont le cœur est l’Ionie, est une des plus brillantes du monde grec...

2. Les caractéristiques du style des chèvres sauvages
La typologie

Le répertoire des formes décorées dans le style de la chèvre sauvage relève d’une vaisselle de banquet. La forme favorite des potiers ioniens est l’oenochoé, dont la fonction est de puiser le vin dans le cratère et de le verser dans des vases à boire. Des plats, dotés le plus souvent d’un pied haut et destinés à contenir des aliments accompagnant la boisson, occupent la deuxième position. Bien que plus rares — ce qui semble indiquer l’utilisation parallèle de vases en métal — les cratères et les dinoi, dans lesquels les Grecs mélangeaient le vin et l’eau, sont également peints dans le style de la chèvre sauvage. Les coupes ioniennes et les bols à oiseaux portent, le plus souvent, un décor différent, constitué de simples bandes et de motifs subgéométriques. L’esthétique orientalisante est adoptée de façon marginale sur les vases à boire, à l’exception de ceux de Chios : la chèvre sauvage et le bestiaire qui lui est associé figurent sur les calices et sur des productions rares, comme le rince-doigt et les vases en forme de phallus du British Museum, qui évoquent les raffinements et les jeux du banquet.

Le répertoire des formes décorées dans le style de la chèvre sauvage relève d’une vaisselle de banquet. La forme favorite des potiers ioniens est l’oenochoé, dont la fonction est de puiser le vin dans le cratère et de le verser dans des...

Images et fonction

Longtemps perçu comme un style sans ambition au regard des créations mythologiques contemporaines, le style animalier de la Grèce de l’Est est très spécifique : il s’inscrit dans un terroir et dans un contexte socio-culturel précis. La chèvre sauvage est l’ancêtre des chèvres domestiques actuelles, une espèce inconnue en Grèce propre dans l’Antiquité, mais bien répertoriée dans la faune de l’Asie Mineure. Elle se distingue par le port d’une barbiche et de cornes noueuses, plus longues et fines que celles de l’ibex. De même, le type des cervidés, au pelage tacheté, et dotés de bois spécifiques, constitués le plus souvent de trois appendices à la base du rameau principal, n’existait pas en Europe dans l’Antiquité, alors qu’il est bien répertorié à l’ouest de l’Anatolie. Composé majoritairement de chèvres sauvages, de cervidés et d’oies sauvages, le bestiaire non fabuleux des peintres de la Grèce de l’Est devrait beaucoup à l’observation de la nature.
Pourquoi ces images ? La représentation d’animaux sauvages et non domestiques, ainsi que la présence des chiens provoquant la fuite éperdue des chèvres, des daims et des lièvres évoquent l’univers de la chasse. Peintes sur une vaisselle liée au service du vin, ces scènes disent l’importance sociale du rituel de la chasse et du banquet dans un milieu aristocratique, qui exaltent les valeurs masculines.

Longtemps perçu comme un style sans ambition au regard des créations mythologiques contemporaines, le style animalier de la Grèce de l’Est est très spécifique : il s’inscrit dans un terroir et dans un contexte socio-culturel précis. La...

Les techniques

Les techniques picturales évoluent dans le temps et selon les centres producteurs. Les vases sont recouverts d'un engobe de couleur crème, sur lequel le décor peint au VIIe siècle est exécuté dans la technique du dessin au trait et du réservé, la technique orientalisante par excellence : ainsi, les têtes des chèvres dessinées au trait de contour se distinguent-elles des corps, peints en silhouette noire, dans la tradition géométrique. Les rehauts rouges, qui animent les frises animalières et florales, s’imposent au dernier tiers du VIIe siècle av J.-C. Vers 600, certains ateliers de l’Ionie du Nord introduisent la technique de la figure noire, inventée à Corinthe, à l’intérieur de frises animalières corinthianisantes : les animaux et le remplissage sont dessinés en silhouette noire, détaillés d’incisions et rehaussés de couleur rouge et blanche. Toutefois, les frises de chèvres sauvages, qui côtoient celles à figures noires, continuent à être peintes dans la technique traditionnelle sur des vases dits pour cette raison bilingues. Vers 580/570, le style de Fikellura, qui prolonge le style milésien de la chèvre sauvage, renonce au dessin au trait et en réserve pour revenir à la silhouette opaque. Détaillée de fins traits réservés, ne dépassant pas, bien souvent, la taille d’une incision, cette technique se révèle un outil merveilleux entre les mains des peintres milésiens du VIe siècle, qui refusent la technique à figures noires, adoptée partout ailleurs dans le monde grec.

Les techniques picturales évoluent dans le temps et selon les centres producteurs. Les vases sont recouverts d'un engobe de couleur crème, sur lequel le décor peint au VIIe siècle est exécuté dans la technique du dessin au trait et du...

3. Les centres producteurs
L’Ionie du Sud

Milet, la « perle de l’Ionie », pour reprendre l’expression consacrée par l’historien Hérodote, fut assurément la plus puissante cité de la Grèce d’Asie, la seule à ne pas avoir été assujettie au joug lydien entre la fin du VIIe siècle et 547 av. J.-C., date à laquelle la Lydie fut à son tour annexée par les Perses, qui détruisirent Milet en 494. Pourtant, en dépit de son importance historique, aucune production céramique ne put lui être attribuée de façon définitive avant les premières analyses archéométriques menées par P. Dupont dans les années 1980. Milet fut alors reconnu comme un grand centre producteur auquel revenaient deux séries majeures : l’essentiel du style des chèvres sauvages et le style de Fikellura qui lui succéda.

On situe le début de la production vers 670 av. J.-C. À côté de l'amphore et du cratère, qui n’est attesté qu’à l’état de fragments, la forme privilégiée, héritée de la phase subgéométrique, est l’oenochoé à embouchure ronde : elle est dotée d’un col haut et évasé, d’une panse courte et renflée et d’une large base annulaire. La seule frise figurée à date ancienne se situe sur l’épaule, qui s’organise selon une composition d’abord tripartite, mettant en valeur la métope centrale, puis, en tableau. Le bestiaire est dominé par le lion et la chèvre sauvage.

Si l’oenochoé à embouchure ronde demeure la forme favorite au troisième quart du siècle, on assiste, peu avant 650 av. J.-C., à l’apparition de l’embouchure trilobée. Par ailleurs, les anses désormais trifides et flanquées de rouelles trahissent un emprunt à l’artisanat du métal. On rencontre aussi des cratères, des couvercles, des coupes à lèvre évasée, des amphores et des dinoi. Cette phase coïncide avec l’introduction d’un second registre animalier et des premières chasses aux lièvres. La zone de l’épaule s’organise de plus en plus souvent de façon symétrique autour d’un élément floral central, selon une composition retenue jusqu’à la fin du VIIe siècle et même au-delà. Les ornements de remplissage se diversifient. Il en va de même pour le bestiaire qui s’enrichit d’animaux nouveaux, comme la panthère, le renard, les premiers oiseaux perchés, et dont la couleur orientalisante s’affirme avec le succès du sphinx et du griffon.

De 630 à 610 av. J.-C., l’oenochoé à embouchure trilobée remplace définitivement le type à embouchure ronde. Dans la hiérarchie des formes, le plat sur pied haut, dont le succès s’affirme à partir des années 630-620, tient le second rang. La présence d’un pied à tige explique le nom de compotier* ou de coupe à fruits, qui lui est parfois donné dans les publications françaises et anglo-saxonnes. Quant au décor, on relève la multiplication des frises figurées, parmi lesquelles dominent les files répétitives de chèvres et de daims paissant. C’est alors qu’apparaissent, reliés aux filets qui délimitent la zone, de nouveaux motifs de remplissage : des triangles et des demi-cercles concentriques reliés aux filets ont pour fonction de rythmer les frises animalières. On relève l’introduction des rehauts rouges sur les frises animalières et florales, composées de boutons et de fleurs de lotus. Déjà présentes à la phase précédente, ces dernières constituent alors l’ornementation canonique du bas des panses.

La dernière phase du style des chèvres sauvages s'étend de 610 à 580 av. J.-C. Les oenochoés adoptent une forme plus élancée, tandis qu’apparaît parallèlement un type à panse courte. En règle générale, les peintres optent pour une simplification du décor, liée aux contraintes d’une production de masse. Elle se manifeste par l’augmentation de la taille des animaux et des motifs de remplissage et par une raréfaction du bestiaire : on assiste à la disparition du lion, au maintien des griffons et des sphinx, au triomphe des cervidés, des oies et des chèvres sauvages.

Le style de Fikellura succède vers 580/570 au style de la chèvre sauvage. Il doit son nom à un site de Rhodes où ont été découverts les premiers vases de cette catégorie. La forme la plus représentative est l'amphore à col. On assiste au recul de l’oenochoé, qui disparaît vers 540. Le plat à anses échancrées fait son apparition, ainsi que l’amphorisque, un vase à parfum plus répandu que l’aryballe. L’introduction d’une nouvelle frise florale, exécutée en silhouette et composée de palmettes à trois feuilles, signale des œuvres de transition. Le style animalier, de facture miniaturiste, disparaît, en même temps que l’oenochoé, vers 540 av. J.-C. Certains décors secondaires marquent une rupture nette avec le passé, qu’il s’agisse des files de traits ou des zones de croissants, un motif très à la mode, comme le décor d’écailles, que l’on retrouve, l’un et l’autre, sur les vases à figures noires clazoméniens contemporains. Il existe aussi une production non figurée à Milet : celle des amphores de transport et des coupes ioniennes. Ces dernières ont une lèvre évasée et un décor très simple, essentiellement à vernis noir ponctué de bandes réservées.

Les autres ateliers

En dehors de Milet, les ateliers de l’Ionie du Sud qui ont participé au style de la chèvre sauvage sont peu connus. Une production limitée a été repérée à Ephèse grâce aux analyses archéométriques. Si ces dernières ont démenti la prééminence de Samos, la grande rivale de Milet, dans le domaine de la céramique, il est cependant établi que des ateliers de potiers ont existé localement, en marge de l’artisanat renommé du métal, et cela dès l’époque

Milet, la « perle de l’Ionie », pour reprendre l’expression consacrée par l’historien Hérodote, fut assurément la plus puissante cité de la Grèce d’Asie, la seule à ne pas avoir été assujettie au joug lydien entre la fin du VIIe siècle et 547 av. J.-C., date à laquelle la...

L’Ionie du Nord

L'Ionie du Nord correspond à l'île de Chios et à la péninsule qui lui fait face, de Smyrne à Colophon. Divers ateliers ont été détectés grâce aux fouilles et aux analyses archéométriques : leur productions sont souvent hétéroclites et mal différenciées.

Clazomènes

Les fouilles conduites sur le versant sud de l'acropole, dans une zone proche d’un sanctuaire, ont mis au jour des ateliers archaïques, notamment des fours. Le matériel retrouvé se divise en deux catégories : une céramique à vernis noir et une production figurée, qui confirme la participation de Clazomènes au style de la chèvre sauvage.

Curieusement, la place de Clazomènes n’apparaît pas nettement dans les analyses effectuées en laboratoire. Un groupe nord ionien II, distingué par P. Dupont de la série clazoménienne, pourrait être associé à un second atelier clazoménien, recourant à une argile différente, ou encore à la cité de Téos ou de Colophon. Quant au groupe E, analysé par H. Momsen, il est attribué avec un point d’interrogation à Clazomènes : il pourrait aussi définir une production de Smyrne. La version du style de la chèvre sauvage qu’il développe est tributaire des ateliers de l’Ionie du Sud, même si certains motifs de remplissage ou encore les frises florales trahissent une autre origine. Le même atelier produit aussi des bols à oiseaux de facture tardive et des bols à rosettes qui contribuent à la diffusion d’un type inventé dans un autre atelier de l’Ionie du Nord.

Les ateliers de Clazomènes s'imposent dans la deuxième moitié du VIe siècle, en développant, un style à figures humaines peint dans la technique des figures noires. D'impressionnants sarcophages manifestent le renouvellement des techniques picturales : les plus anciens, datés de la fin du VIIe siècle, sont exécutés au trait et en réservé ; d’autres imitent la technique de la figure noire en remplaçant les incisions par des lignes peintes en blanc, ou encore adoptent la technique des figures rouges.

L'atelier des bols à oiseaux

Bien que sa localisation à Téos, à Colophon ou ailleurs, reste discutée, cet atelier est le plus important de l’Ionie du Nord. Il tire son nom de sa production la plus durable : une coupe à vasque hémisphérique, dotée d’anses, mais dépourvue de lèvre. Cette élégante production subgéométrique apparaît dans le second quart du VIIe siècle et se poursuit jusque vers 590 av. J.-C. En général, trois panneaux accueillent un oiseau entre deux losanges. La partie inférieure de la vasque, d’abord vernie, est décorée, à partir de 630, de grandes arêtes rayonnantes, dessinées au trait. À la fin du VIIe siècle av. J.-C., cet atelier n'a plus l'exclusivité des bols à oiseaux et de ses dérivés, les bols à rosettes, une production que se partagent divers ateliers de l’Ionie du Nord et de l’Éolide. En revanche, on lui doit la production d’un style animalier bilingue, qui juxtapose les frises traditionnelles des chèvres sauvages à des frises corinthianisantes, exécutées dans la technique de la figure noire. Les rehauts rouges sont appliqués généreusement. Les formes diffèrent de celles de l'Ionie du sud : outre l'oenochoé, on recense des olpés, des amphores et des dinoi qui préparent la voie aux cratères à colonnettes.

L'Ionie du Nord correspond à l'île de Chios et à la péninsule qui lui fait face, de Smyrne à Colophon. Divers ateliers ont été détectés grâce aux fouilles et aux analyses archéométriques : leur productions sont souvent hétéroclites et...

Chios

Géographiquement, l'île de Chios fait partie de l'Ionie du Nord, mais sa céramique se distingue aisément de celle du continent. Sa production a longtemps été la mieux connue de la Grèce de l'Est. Cela s'explique d'une part par l’ancienneté des fouilles, d’autre part par des caractéristiques bien repérables : l’engobe est épais et blanc ; le répertoire des formes est dominé par le calice, une invention locale, dont les parois, remarquablement fines, témoignent de la dextérité des potiers chiotes. Le style de la chèvre sauvage s’inspire à l’origine de la tradition milésienne. À la fin du VIIe siècle av. J.-C., deux ateliers parallèles vont proposer des traditions divergentes : l’une évite le calice et adopte un style animalier à figures noires ; l'autre infléchit le style animalier des calices, en substituant aux compositions en frise la représentation d'une seule figure sur chaque face. Cette forme prestigieuse accueille au deuxième quart du VIe siècle av. J.-C. des scènes mythologiques polychromes, désignées sous le terme de « grand style ».

Géographiquement, l'île de Chios fait partie de l'Ionie du Nord, mais sa céramique se distingue aisément de celle du continent. Sa production a longtemps été la mieux connue de la Grèce de l'Est. Cela s'explique d'une part par l’ancienneté des fouilles, d’autre part par des...

L'Éolide

L'Éolide se situe au nord de l'Ionie et comprend l'île de Lesbos, ainsi que la côte qui lui fait face. L'identification de centres précis est difficile en raison de l'état des fouilles. Larissa et Pitané sont bien connues mais des cités importantes comme Myrina, Phocée ou Mytilène sont encore insuffisamment explorées. La céramique éolienne a produit plusieurs styles : une version locale de la chèvre sauvage, un style subgéométrique privilégiant un décor de points ("punkstil") et un style à figures humaines. On y observe une prédilection pour les amphores et les plats. Un des traits caractéristiques de la céramique éolienne est son style vivant et coloré, utilisant le blanc et largement le rouge.

L'Éolide se situe au nord de l'Ionie et comprend l'île de Lesbos, ainsi que la côte qui lui fait face. L'identification de centres précis est difficile en raison de l'état des fouilles. Larissa et Pitané sont bien connues mais des cités importantes comme Myrina,...

La Doride de l'Est : Rhodes et les ateliers périphériques

Les analyses archéométriques ont mis fin au mythe rhodien : l’essentiel des découvertes provenant des nécropoles rhodiennes est désormais attribué à Milet ou à l’Ionie du Nord. En revanche, deux séries originales sont associées à la Doride de l’Est : les coupes de Vroulia et une série de plats.

Les élégantes coupes de Vroulia, au profil tendu et aux parois souvent très fines, ont été baptisées du nom d’un site au sud de Rhodes, où elles furent découvertes pour la première fois au début du xxe siècle. Les plus anciens exemplaires, datés du dernier quart du VIIe siècle, sont vernis à l’exception de la zone entre les anses, ornée d’un décor subgéométrique de diabolos flanqués de traits : certains exemplaires de grande dimension sont des cratères. Dans la seconde moitié du VIe siècle, le décor s’enrichit, en bas et à l’intérieur de la vasque, de frises florales exécutées dans une technique originale, qui recourt à l’incision sur une surface vernie, abondamment rehaussée de rouge. En raison d’analogies techniques, des amphores et des situles ont été associées à ce groupe.

Un large groupe de plats, produits à la fin du VIIe et dans le premier quart du VIe siècle av. J.-C., constitue la seconde série. Doté d’un bord courbe, ils sont pourvus de trous de suspension, qui en font des plaques votives ou des offrandes aux morts. Le champ circulaire est divisé en deux parties. La partie supérieure contient une figure isolée, le plus souvent un animal, et la prédelle des languettes rayonnantes. La diversité des provenances et des qualités a suggéré l’existence d’ateliers périphériques à Cnide et peut-être à Nysiros.

Il reste, pour finir, à mentionner les vases à parfum. Le rôle probable de Rhodes dans la production de flacons en faïence et sa contribution aux vases plastiques ioniens reste à préciser.

Les analyses archéométriques ont mis fin au mythe rhodien : l’essentiel des découvertes provenant des nécropoles rhodiennes est désormais attribué à Milet ou à l’Ionie du Nord. En revanche, deux séries originales sont associées à la...

Les milieux barbares hellénisés : la Carie et la Lydie

Le rayonnement du style de la chèvre sauvage se mesure aux adaptations auxquelles il a donné lieu en Carie et en Lydie.
La version carienne, essentiellement connue par les fouilles clandestines d’un cimetière près de Mylasa, est clairement débitrice de modèles venus de Milet, une cité voisine. Avec le temps, le style s’infléchit et intègre des emprunts à l’Ionie du Nord.

Les échanges avec la Lydie se sont fait dans les deux sens. Le succès du parfum lydien et l’implication des Grecs de l’Est dans le commerce des huiles parfumées expliquent l’adoption du lydion, qu’il est parfois difficile de distinguer de la version orientale. Les qualités techniques de la céramique de la première moitié du VIe siècle ont souvent été relevées, qu’il s’agisse du vernis dur et résistant, du bel engobe blanc sur des vases décorés de bandes blanches, jaunes, noires, brunes ou rouges. Il existe aussi des adaptations lydiennes du style de la chèvre sauvage. Le bestiaire intègre la chèvre et le daim, les animaux fantastiques, comme le sphinx et le griffon, ainsi que le lion.

Le rayonnement du style de la chèvre sauvage se mesure aux adaptations auxquelles il a donné lieu en Carie et en Lydie.
La version carienne, essentiellement connue par les fouilles clandestines d’un cimetière près de Mylasa, est clairement débitrice de modèles venus de...

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